L'affaire Bart.
Le Genevois sort "Affaire classée...", son quatrième album. Plus qu'un simple
acte de résistance, une perle de plus dans l'univers de la chanson francophone.
L'homme des citations et des miracles est bel et bien là. Sous le bras, un album toujours
délicat, doux de syNtaxe et à l'horizon aujourd'hui élargi.
LE MATIN (CH) - 1997
Jean Bart raconte une nouvelle fois ses films fétiches, Pierrot le fou, Mauvais
sang, évoque à nouveau Serge Daney, utilise la rythmique d'une sculpture de Jean
Tignuely, l'écho d'un train, des dialogues de films. Reste qu'au delà de certains tics
qui peuvent virer à l'agacerie, le chanteur genevois parvient encore à nous
étonner.
FEMINA (CH) - 1997
Apparenté tant à Godard ou Carax pour la partie réflexive de son cinéma musical
qu'à Gainsbourg en parlant d'arrangements admirables, Jean Bart dès lors apparaît tel
un phare dans un océan de création contemporaine brumeuse, voire médiocre.
Or Bart, c'est l'exact contraire, la tentative d'un questionnement poétique qui parfois
s'encouble dans la prétention stylistique, mais plus souvent s'épanouit dans des champs
sonores, collages dada éblouissants de voix off empruntées au 7e art, de bruitages
divers et d'instruments faméliques.
24 HEURES (CH) - 1997
"Affaire classée avec fracas et pertes, j'en ai trop vu, des mûres et des pas
vertes". Le titre à rallonges semble vouloir en dire long. On y trouve un goût pour
la rime et les classiques. On y détecte aussi de la lassitude. Jean Bart, quatre albums,
une écriture affirmée qui compense une voix plus timide, mais toujours ce statut entre
deux villes, entre deux mondes Genève où il vit face à Paris où les carrières se font
et se défont. Ses chansons se parent du strict minimum vital, mais jouent volontiers dans
la cour des grands.
HEBDO (CH) - 1997
Ses chansons affirment subrepticement leur valeur sous une torpeur de façade. On y
retrouve ce parti prix confidentiel, ces mélodies ténues et diaphanes perpétuellement
guettées par la dissolution et le néant, mais sauvées in extremis par le charme doux
amer des textes et de la voix, par l'affirmation d'un style et d'un ton.
ROCK & FOLK (F) - 1997
Jean Bart confirme sa grande invention : le cinéma chantant, les Cahiers du cinéma
comme partition.
De l'or en Bart
Avec un quatrième album à la désillusion palpable, Affaire classée avec fracas et
pertes, j'en ai trop vu, des mûres et des pas vertes, le faux Helvète mais véritable
esthète Jean Bart continue de survoler les relations empoisonnées, les sentiments pas
nobles et leur cinéma affilié.
Le cinéma de Jean Bart est d'auteur, mais cette fois-ci sans hauteur, au niveau des
hommes, dans leur boue. Mélancolique mais sans mélo ni colique verbeuses.
Les chansons de Jean Bart affrontent les contingences d'un monde sur lequel notre emprise
est loin d'être absolue. Une démarche exigeante, qui conduit les textes à une poésie
diaphane et à une habileté maligne, sans que celle-ci sombre jamais dans un jeu virtuose
et stérile.
LES INROCKUPTIBLES (F) - 1997
Jean Bart nous revient avec son meilleur album à ce jour, "Affaire classée
...". Un album d'une grande beauté, et déjà indispensable.
Sans jamais être mièvres, avec toujours un humour désespérément latent et implacable,
les murmures de Jean Bart résonnent absolument des incapacités d'egos fracturés pour
qui la durée de l'amour s'inscrit dans le bruit des ruptures, fracas et pertes.
LA MARSEILLAISE (F) - 1997
Ses disques ne sont pas de ceux que l'on tranche à l'écoute. On n'y choisit pas une
plage, un refrain séduisant. On les embrasse du début à la fin, comme on regarderait un
film.
D'un disque de Jean Bart, on sort avec une envie de lumière : on marcherait bien dans la
rue, à vérifier les contours du réel, à les confronter à nos sensations de l'instant
d'avant.
CAHIERS DU CINEMA N° 518 (F) - 1997
Le Suisse Jean Bart nous donne aujourd'hui son opus peut-être le plus accompli, sans
doute le plus offert, le plus ouvert. La voix, jusqu'ici étouffée, s'aventure à
découvert, et son élégance douce séduit, retient...retient jusqu'au bout du film,
allait-on écrire, tant on sent en Bart un cinéaste qui réalise des
partitions-films.
TELERAMA (F) - 1997