Les musiciens de langue française opérent souvent en terrain neutre. Jean Bart, lui a choisi Genève pour signer des disques qui ne se soucient pas d'être diplomates. Il le faut est bien un album de combat, effronté, entêté, dirigé au mèpris des conventions internationales, des accords de principe et des discours officiels : où a-t-on déjà entendu un scénario regroupant onze chansons-séquences, ce parti pris du resserrement sonore, cette intransigence acoustique ? Un thème, un éclairage, une matière : chaque chanson d'Il le faut révèle un art poussé de la mise en scène et des perspectives, exige de l'auditeur le don d'un trésor qu'il livre rarement - sa capacité d'attention. C'est bien le moindre des écots que l'on puisse verser à une musique qui refuse de faire tapisserie