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presse |
Chronique Télérama du 8/10/97 d'Affaire
classée... |
L'album est noté (!!) Fortissimo (le maxi de Télérama, sorte de
consécration) Jean Bart Affaire classee avec fracas et pertes, j'en ai trop vu,
des mûres et des pas vertes On l'avait vu en concert, l'automne dernier, jeune homme
d'une pâleur de lune, murmurant ses chansons devant un écran où se fondaient des images
en noir et blanc. Après des albums aussi clandestins que captivants (Egoiste dans un
corps en solo ; Fin et Suite, dont un morceau est repris ici), le Suisse Jean
Bart nous donne aujourd'hui son opus peut être le plus accompli, sans doute le plus
offert, le plus ouvert. |
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La voix, jusque-là étouffée, s'aventure à découvert, et son élégance douce
séduit, retient... retient jusqu'au bout du film, allait on écrire, tant on sent en Bart
un cinéaste qui réalise des partitions-films.
Ses amours, on les reconnaît, Truffaut, Godard, Antonioni. Connivences plus que
références. Comme en chanson Gainsbourg, Barbara, Murat, Dominique A ... Les mots que
Bart écrit avec Yves Sarda dessinent des ellipses. Un très bel « Automne entre chair
et obscur », un petit trot italien (Tra la gente), des ruptures (Tu croyais),
des évasions (Filer à l'anglaise), des invasions (Onde vagabonde).
D'autres voix, féminines et masculines, fermes ou brisées, s'insinuent dans les collages
- « la vie est faite de morceaux qui ne se joignent pas... ». Si la vie ne fait
pas sens, la musique fait lien. Echos aux synthés de chorals de Bach, chaude clarté des
claviers et des guitares, bossa mousseuse. valses délicieuses, sonorités cinétiques des
sculptures de Tinguely enveloppent le chant précis et proche. Fondu au noir, fondu au
clair, envoûtant univers.
Anne-Marie Paquotte
commentaires: collectif de
solidarité pour un site Jean Bart
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